La Brèche de Roland et le Taillon 24 Septembre 2023

En proposant le Taillon pour le calendrier d'été 2023 Thierry ne pouvait pas espérer un temps aussi magnifique. Pourtant, le Vendredi précédant la sortie, des chutes de neige blanchissant les sommets pouvaient nous faire redouter quelques difficultés en altitude.

Nous sommes pourtant quinze à partir du Col des Tentes à 2208 m. Il est 8h et il a fallu se lever tôt à cause des deux heures de route depuis Lannemezan. Le jour se lève à peine en cette fin Septembre et c'est dans une relative pénombre que nous empruntons la route piétonne conduisant au Port de Boucharot à 2273 m. Nous suivons ensuite plein Est le sentier qui longe les faces Nord du Gabiet Nord et du Taillon. La pente n'est pas très raide et même souvent plate mais il nous faut quand-même 1h20 pour atteindre la cascade du Taillon, souvent redoutée par temps froid où les roches peuvent être très glissantes.

Aujourd'hui rien de tel, la température est positive autour de 6° et nous passons sans problème cette difficulté même si la chaîne qui sécurisait le passage a maintenant disparu. Il n'en subsiste que les vestiges des pitons de fixation.

C'est après la cascade que la pente s'élève nettement pour atteindre le Col des Sarradets à 2580 m., le premier endroit offrant la vue sur le Cirque de Gavarnie , le refuge des Sarradets et la Brèche.

Une petite descente du col et nous atteignons le refuge après 2 heures de marche et 550m de dénivelé.

Beaucoup d'entre nous découvrent son extension moderne qui a demandé plus de quatre ans de travaux pour un budget initial de 3,1M€. Hélas en février 2019 une grosse avalanche a fortement endommagé la façade arrachant une multitude de plaques de bardage en acier Corten à l'aspect oxydé, et même les huisseries laissant la neige s'engouffrer à l'intérieur y causant beaucoup de dégâts.

Nous reprenons ensuite l'ascension vers la Brèche . Pas de problème jusqu’aux dalles mais le glacier ayant disparu il faut redescendre pour remonter à travers un chaos de blocs rendus glissants par la neige de l'avant-veille, tassée et gelée. Quelques petites cheminées verglacées plus tard nous parvenons tous à la brèche et trouvons enfin le soleil et plus aucune trace de neige.

Après une petite pause pour nous réchauffer et apprécier le panorama grandiose sur l'Espagne, nous prenons,vers 11h20, plein Ouest le sentier qui contourne la pointe Bazillac et qui longe la face Sud de la muraille jadis ébréchée par Roland et sa terrible épée Durandal. D'abord plus ou moins plat ce sentier s'élève ensuite nettement jusqu'au Doigt formant la fausse brèche. Nous le contournons par sa face Nord sur une petite corniche étroite se prolongeant par un sentier encore un peu enneigé à l'ombre du grand rocher.

On débouche ensuite au soleil sur l'arête Est du Taillon que nous suivons tant bien que mal, à cause de la fatigue, jusqu'au sommet que nous atteignons vers 12h30 à 3144 m.

La-haut nous ne sommes pas tout-seuls car le Taillon, considéré comme le 3000 « le moins cher » des Pyrénées, attire beaucoup de monde. Cela se justifie quand on considère le panorama exceptionnel qu'offre ce sommet, magnifié par le temps superbe d'aujourd'hui. A l'Est on « tutoie » l'imposant massif du Mont Perdu, au NE tous les massifs de la Vallée d'Aure, au Nord le Vignemale avec son glacier en peau de chagrin, plus à l'Ouest le Balaïtous et tous ses voisins des Pyrénées atlantiques jusqu'au Pays Basque. Enfin au Sud Toutes les Pyrénées espagnoles avec le Tozal de Guara, le lac de Mediano et sa voisine la Peña Montañesa, le Cotiella et bien d'autres.

Après le repas la sieste et les photos d'usage c'est la redescente jusqu'à la Brèche. On y rejoint les deux amis s'étant dispensées du sommet et on entame la désescalade de sa face Nord. Heureusement la température s'est bien élevée dans la journée faisant bien ramollir les plaques de neige compactée. Malgré tout la progression jusqu'au refuge est assez longue à cause des embouteillages au niveau des petites cheminées parsemant le parcours.

C'est ensuite, vers 16h15 la longue descente par le chemin de l'aller et nous rejoignons le Col des Tentes vers 17h30.

Merci Thierry pour cette magnifique rando que tu as gérée de main de maître, au cours de laquelle nous avons gravi près de 1000 m sur un peu plus de 16 km.

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Montagne de Billexe, Casque du Lhéris.

Voici, une crête Est-Ouest formant un petit massif que Marydanie va nous faire découvrir dans sa totalité. Chacun est allé au Casque du Lhéris, un certain nombre de fois et a hésité sur le sommet réel, il y a 2 jumeaux là haut ! Mais l’itinéraire le plus fréquemment utilisé passe soit par Asté, soit par Campan. Elle nous propose d’y accéder par le nord.

Nous sommes 20 à être intéressés par cette approche. Partis de Lannemezan à 8h45, nous allons dans les Baronnies à Asque puis le Couret d’Asque, ensuite par une route étroite, mais bien revêtue nous arrivons à un lieu dit : la Plateforme (900m). Auparavant, nous avons côtoyé un troupeau de chevaux, avec lesquels nous avons dû « partager la route » notion moderne qu’ils n’avaient pas tellement bien intégrée.

Nous démarrons à 8h50 et montons en forêt sur des pistes faciles. Nous les quittons pour un sentier plus pentu qui nous conduit à un petit col (1360m) situé entre la montagne de Billexe et le Casque du Lhéris. Nous partons plein Est vers cette montagne, nous y sommes un peu avant 11h. Un très beau panorama, que ce soit au nord sur la plaine avec un magnifique plongeon sur le château de Mauvezin, ou au sud sur les sommets, s’offre déjà à nous. Nous voyons très précisément plein Ouest, Le Casque du Lhéris avec sa pelouse d’accès assez pentue. Nous sommes à 1433m et le Casque parait bien au-dessus de notre niveau.

Nous redescendons vers le col puis arrivons à la toute proche cabane de Cot Dessus, où nous sommes entre autres, accueillis par une magnifique petite chèvre qui nous réclame sans doute du sel. Elle se contente de nos caresses.

C’est en cet endroit, à 11h20 que le groupe opère sa scission quasi-habituelle. Certains vont gravir les 200m qui les séparent du Casque tandis que les autres, ne les qualifions pas, point de stigmatisation, vont se contenter d’atteindre la cabane des Mails. D’une cabane à l’autre, on emprunte un étroit sentier cheminant sur des pentes un peu raides durant à peu près 500m linéaires. Ce sentier rentre dans un petit bois et fini sa course à la cabane des Mails.

Cette cabane, très bien rénovée avec sa vaste table en terrasse, nous procurera une superbe salle à manger. C’est en ce lieu que les 8 plus vaillants d’entre nous, nous rejoindront et le repas pourra commencer ; (il avait légèrement commencé avant !!! il faut l’avouer).

Ensuite, vers 13h30, nous quittons cette cabane et trouvons très vite un sentier ou plutôt une piste qui, en contournant la montagne de Billexe par le sud, l’est, puis le nord, nous ramènera à notre point de départ. Il faut dire que vers le début de cet itinéraire très facile, une grande majorité du groupe toujours adepte du « pourquoi faire simple, quand on peut faire compliqué » a choisi une variante, conduite par Jeanne, présentant de beaux points de vue, mais les gratifiant d’une descente très raide, descendue un peu acrobatiquement par certains. Cet obstacle a été passé sans dommage.

Nous sommes aux voitures vers 15h, et une amie « la régionale de l’étape » nous propose de faire halte chez elle. Merci Jeanne pour la magnifique collation que tu nous avais préparée avec Monique, et merci aussi Domingo pour les excellents gâteaux que tu fais tous les dimanches à notre intention.

Après un long moment resté chez Jeanne, voici arrivé le temps de la séparation.

Encore une belle randonnée, et une découverte pour beaucoup d’entre nous.

Félicitations et merci Marydanie

Le lac bleu du Chiroulet : 1928m

En cette belle et chaude journée d’été se prolongeant, Thierry nous propose de monter voir un lac. Il ne choisit pas le plus accessible, mais non plus le plus difficile à atteindre. Il s’agit du classique lac bleu du Chiroulet.

Nous sommes 16, à partir à 8h50 du fond de la vallée de Lesponne, lieu nommé le Chiroulet. Ce lieu est situé à 1060m ce qui implique que nous avons presque 900m à gravir. Le sentier qui y conduit va toujours évoluer le long d’un torrent, affluent de l’Adour : Le Lhécou. Nous partons en sous-bois sur une piste assez caillouteuse et arrivons au niveau d’un vaste réservoir d’eau cylindrique, dont la fonction consiste à régler le débit d’eau de l’Adour. Nous montons rive droite du torrent, puis vers 1500m passons sur la rive gauche. Ce passage se fait sur une passerelle en bois, en remplacement d’un joli petit pont en pierre qui fut il y a quelques années emporté par une tumultueuse crue du torrent. Une passerelle provisoire en corde avait été installée, elle avait tendance à décourager quelques randonneurs. A présent plus de problème, nous pouvons continuer à grimper. Vers 11h40, nous arrivons au lac bleu. Il est beau, vaste, son niveau est presque normal.

Pour certains, le but est atteint, pas si mal de déniveler 900m! Par contre, pour d’autres, il n’est pas question d’en rester là, alors que le joli petit lac vert nous attend 100m au-dessus de nous. S’allégeant de leur sac à dos, « ces autres » partent le visiter. Il y a en quittant le lac Bleu un petit passage rocheux répondant au joli nom de « Pas du Bouc ». Une main courante a été récemment installée pour faciliter cette petite escalade. Ensuite, le lac est très vite atteint. Il est effectivement assez vert, plus sauvage que le lac bleu, mais en cette saison, son niveau est un peu bas.

Ces considérations étant accomplies, des photos étant prises, la petite troupe retourne au lac Bleu où les ont sagement attendus leurs amis. Le repas est ainsi pris en commun.

Vers 14h, le chef nous donne le signal du départ. Le sentier jamais très pentu se descend assez aisément. Il est tout de même caillouteux en de nombreux endroits et demande un peu d’attention. En ordre, bien sûr, un peu dispersé, tout le monde se retrouve aux voitures vers 16h.

Une auberge, vers le hameau de Lesponne étant fermée, nous trouvons un café à Bagnères, aux Coustous, dont le personnel nous reçoit fort agréablement, et nous propose des boissons rafraîchissantes bien venues.

Voici l’épilogue d’une bien belle randonnée.

Tu l’as fort bien menée, Thierry, nous t’en remercions vivement.

S de l’A

Le Pic du Cabaliros (2334 m)

C’est le premier dimanche de septembre, l’automne pointe son nez.  Est-ce que c’est cette réflexion mélancolique qui a incité Daniel à nous conduire au pic du Cabaliros ? Cette supposée mélancolie s’avéra judicieuse. Ce pic est très intéressant et agréable à faire.

Il se trouve au nord d’un conséquent massif orienté sud-ouest se terminant par le Moun Né de Cauterets au sud. L’étymologie de son patronyme n’est pas bien difficile à imaginer, c’est le pic des chevaux. Une légende insidieuse, raconte qu’au col de Contente (2149 m) situé au S.O. du Cabaliros un hôtel abritait les amours de certains couples illégitimes vers la fin du 19^ème, et même hélas,  au début du 20^ème siècle. La montée à ce col en partant de Cauterets  se faisait à cheval. Le sentier est très praticable, on peut effectivement le monter à cheval.

Pour couper court à de tels ragots, Daniel décide de nous faire partir de Sireix et de le gravir par sa face nord. Il faut aussi avouer qu’il y a 500 m de moins à monter !!

Après Sireix nous empruntons une petite route suivie d’une piste qui nous mène à la sortie du bois de la Curadère sur un agréable plateau. Nous arrêtons les voitures à 1550 m. Il est 9h20.

 Nous continuons cette piste, elle se transforme en un sentier bien marqué qui nous amène à la cabane d’Aurios (environ 1900 m) vers 10h40. L’itinéraire nous offre plusieurs solutions. Nous choisissons de monter quelques raidillons primitivement plein nord, puis le sentier part à l’ouest pour éviter les rochers de la Touette. Ensuite, par un large virage, nous obliquons au sud puis à l’est pour atteindre le pic par sa face ouest. Nous y sommes vers midi et avons gravi 800 m.

Le point de vue offert par ce sommet est légendaire, mais aujourd’hui, les grands sommets sont souvent cachés par des nuages. Arriver au Cabaliros et se contenter de ne voir que la base du couloir de Gaube est un peu frustrant !! Il n’empêche, nous avons un environnement magnifique.

Un petit vent frais nous incite à chercher un coin repas un peu abrité, nous le trouvons. Malgré cet abri précaire, nous ne nous attardons pas et vers 13h, les sacs rejoignent les dos.

Séparation dans le groupe : une partie des amis va prendre la crête NE qui passe par le Soum de Las dessus, puis plein nord, vont à la croix de Malinat et rejoignent la cabane d’Aurios. C’est un itinéraire plus direct que celui de l’aller, mais sur des portions de terrain plus raides. Les autres vont se contenter de reprendre avec quelques petites variantes l’itinéraire de l’aller.

Les 2 groupes se retrouvent presque simultanément à cette cabane. Il ne reste plus qu’à se laisser glisser par le sentier d’abord puis la piste ensuite. Nous avons le loisir de croiser d’importants troupeaux de chevaux et bovins. La descente facile de ce plateau est très agréable dans ce paysage bucolique. Nous arrivons aux voitures vers 15h.

Une célébration d’anniversaire nous y attend. Notre amie n’aura plus le droit de lire Tintin !!!

L’heure de la séparation arrive, chacun va retourner à ses occupations.

Très belle randonnée, très bonne idée, très bien menée. Grand merci, Daniel.

S de l’A