Publié le 27 Janvier 2025
La Cabane du Cap des Barres 1740 m
Je vais vous faire faire une petite randonnée jolie et facile, nous annonce Monique.
« Pas besoin de raquettes, mais munissez vous tout de même de vos petits crampons, là-haut, il y aura de la neige qui sera certainement gelée par endroits. En partant de Cirès (1252 m), nous allons monter au Cap des Barres par une piste facile ».
Nous arrivons à Cirès et essayons tant bien que mal à loger nos voitures. Ces jolis petits villages à l’architecture magnifique, accrochés à la montagne, n’ont pas été conçus pour accompagner le développement de l’industrie automobile. Ils méritent pourtant d’être visités.
Bien équipés, nous partons à 10h, et montons vers l’église, bâtiment le plus haut du village. Un chemin herbeux un peu raide, sans plus, nous conduit 150 m au-dessus, sur la route qui conduit à Bourg-d’Oueil. Après l’avoir suivie une trentaine de mètres, nous prenons une piste qui nous mènera au Cap de Barres. Celui-ci se situe à l’extrême sud de la crête reliant le port de Balès au sommet d’Antenac.
Balade un peu fade, peuvent penser certains, on va donc l’assaisonner un peu !!
Premier ingrédient, au fur et à mesure que nous nous élevons, la piste est de plus en plus couverte d’une neige assez dure et nous comprenons que nos petits crampons nous seront bien utiles un peu plus haut. Mais ceci n’est qu’une pincée de sel.
Ce qui va transformer cette randonnée très facile en sortie hivernale s’appelle, le vent ! Il souffle en rafales de plus en plus violentes lorsque nous approchons du plateau.
La neige soulevée vient cingler nos visages. Il vaut mieux avoir des bonnets bien accrochés. C’est sous cet intense blizzard en essayant de rester en équilibre, que nous avançons vers la cabane promise, stimulés par les encouragements de Monique qui en bonne cheftaine vérifie que personne n’est en difficulté. Enfin, bien cachée derrière un rocher, la cabane toute proche nous apparaît.
C’est une modeste cabane de tôle (elle remplace une ancienne cabane en ruine) qui nous ouvre sa porte avec bienveillance. Une table, suffisamment de sièges (nous sommes 13), et quelques couchettes. Le grand luxe !
Durant notre repas, nous entendons la cabane gémir sous les assauts du vent. « Les Hauts de Hurlevent » disent certains, amateurs de littérature anglaise. On peut aussi penser à Emile Verhaeren avec ses « meutes innombrables des vents qui aboient autour des seuils et des auvents ».
Après une petite heure de quiétude dans ce confortable abri, à 13h, le signal du départ est donné. Nous rechaussons nos petits crampons et allons de nouveau affronter le vent. Par moments, un tout petit rayon de soleil vient nous caresser.
Au fur et à mesure de la descente, la neige se faisant plus rare, nous enlevons les crampons, puis l’intensité du vent diminue.
A 14h30, nous sommes à Cirès, nous avons le temps d’apprécier l’architecture de certaines belles demeures ainsi que de l’église.
Ensuite, retour sur Luchon, où un café dont le nom évoque un animal familier des Pyrénées, nous accueille, comme souvent, et nous offre ses boissons chaudes.
Il est temps de reprendre la route et se promettre de se retrouver dimanche prochain.
Tu nous as offert une bien jolie randonnée, Monique.
Nous avons apprécié la qualité de ton encadrement lorsque nous étions soumis à ce blizzard intense aux approches de la cabane.
Grand merci.
S de l’A
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