En manque de soleil depuis quelques semaines il nous fallait profiter d'un beau Dimanche en évitant la neige tombée récemment. Le pic de Miqueù, 1464 m selon Open street ou 1452 m selon IGN, nous a paru tout indiqué pour remplacer le 3000 inscrit au calendrier.
Nous nous retrouvons à quinze randonneurs au départ vers 8h 50 du monastère des Sœurs de Bethléem au Sud de Saint Pé de Bigorre à 401m d'altitude. Nous empruntons Sud-Ouest un beau chemin ancestral bordé de pierres sèches et de buis et quittant l'itinéraire classique indiqué « Cabane d'Aülhet » nous prenons tout droit un un joli sentier proposé par le topo d'un randonneur local.
Nous franchissons un ravin encaissé aux allures amazoniennes, traversons le lieu-dit « Castet » parsemé de ruines et commençons une ascension soutenue vers le « Sarrat dets Castets » sur un sentier à peine tracé balisé en bleu. C'est un sentier de chasseurs très souvent encombré d'arbres couchés par les tempêtes rendant la progression lente et difficile, à la limite de la réserve biologique intégrale de St Pé.
Atteignant la crête nous basculons vers la Coume Rédo, un autre ravin bien encaissé que nous franchissons, ainsi qu'un deuxième, d'un affluent, pour atteindre plein Est le Pla de Bers un peu en dessous du carrefour coté 824m. où arrive l'itinéraire classique vers le sommet.
Laissant à droite plein Sud la voie classique nous empruntons en face le sentier historique des Charbonniers dit des Tachouères ( blaireaux en bigourdan) rejoignant Bat Seco et les estives d'Aülhet. Ce sentier traverse une magnifique hêtraie de haute futaie et l'on peut apercevoir sur la droite , dans des dolines les vestiges de fours métalliques des charbonniers qui transformaient le bois en charbon de bois, activité qui dura jusqu'à la deuxième guerre mondiale.
Poursuivant l'ascension en passant au pied du Puntou de las Crampes (1016m) très pittoresque, nous sortons enfin de la forêt sur les estives de l'Aülhet où nous parvenons rapidement à la cabane-refuge du même nom à 1170m. atteinte vers 11h 45.
C'est un bâtiment de construction récente en bois, partagé entre une habitation de berger et un refuge non gardé mais très bien aménagé.
Après une petite pause ensoleillée, abandonnant avec les sacs un petit groupe en ayant assez avec les 800 m gravis, la troupe se dirige plein Sud dans les pelouse en direction du col d'Espadres traversant les magnifiques estives d'Artigues.
Parvenus au col de Larbastan à 1240 m nous sommes au pied du Pic de Miqueù et nous le contournons par la droite suivant un sentier un peu moins raide en foulant des vestiges de la neige tombée récemment. Le sommet est « vaincu » vers 12h 45et nous pouvons y jouir d'un magnifique panorama à 360 degrés sur la Chaîne enneigée vers le Sud et la plaine de Bigorre vers le Nord.
Après une descente rapide nous rejoignons nos amies au refuge pour un repas très attendu et mérité sous un soleil automnal bien revigorant.
Il faut bien redescendre et nous empruntons pour cela, vers 14h05, le sentier du Mesplé derrière la cabane en direction de Bat de Haü, plein Ouest jusqu'au Couret Béroy où on oblique plein Nord sur l'arête du Sarrat dets Castets par le sentier très peu marqué dit des Brioles.
Restant toute crête nous descendons sur une pente assez raide dans une belle forêt de hêtres, hérissée de rocher moussus parfois fantomatiques qu'il faut contourner.
Nous atteignons le lieu remarquable de Calihourc un vaste lapiaz de roches parfois dressées à l'esthétique originale mais indéniable probablement le repaire de quelques lutins ou farfadets.
Passant goulets étroits, arbres arrachés et une cheminée rapidement équipée d'une sangle nous suivons toujours la crête jusqu'à tomber avec soulagement sur le chemin emprunté à l'aller au lieu-dit Castets.
Les voitures sont retrouvées près du monastère à 16h 25.
Nous aurons parcouru 10,5 km pour un dénivelé positif de 1283m.
Comme le précise l'auteur du topo suivi « cette randonnée s'effectue en pleine nature dans un environnement plutôt agressif : pentes raides barres rocheuses, escarpements, épineux, parfois même absence de sentier... C'est pourquoi elle est réservée à des randonneurs aguerris, sportifs et ayant un bon sens de l'orientation. Un GPS peut également se révéler très utile. »
C'est pour cela que je félicite tous les participants qui ont surmonté toutes ces épreuves avec brio et sans la moindre récrimination en y prenant même, j'en suis sûr, un grand plaisir prouvant encore une fois le bon niveau du club d'Anères .
Jean Pierre