Cabane de l'Aoulhet
Publié le 11 Décembre 2023
Cabane de l'Aoulhet 10/12/2023
Au calendrier ce dimanche, nous avions les Pics de Hourbilagous et de Génie Braque. C'est un secteur, au-dessus de Saint Pé de Bigorre où nous avions gravi le Pic de Miquéu en octobre 2020.
Nous démarrons vers 9h45 du Monastère du Désert de l'Immaculée à 410 m d'altitude. Au nombre de vingt, en suivant Thierry, nous prenons un chemin ancestral en direction de la cabane de l'Aoulhet. D'entrée, la pente est raide et notre marche est précautionneuse à cause des dalles de pierre rendues glissantes par les pluies de la nuit et les feuilles qui les recouvrent. Le sentier progresse d'abord dans une forêt d'essences variées. Peu à peu, avec l'altitude, nous évoluons dans une hêtraie de haute futaie, majestueuse, véritable joyau de cette forêt de Très Crouts, site candidat au classement au Patrimoine mondial de l'Unesco dans la catégorie « Forêts primaires et anciennes de Hêtres des Carpates et d'autres régions d'Europe ». Malheureusement, les fortes tempêtes de ces dernières années lui ont infligé de terribles outrages et nous devons composer avec de nombreux chablis. Contournant ou enjambant ces géants parfois très nombreux, sur un terrain très escarpé, nous parvenons par une combe sauvage et mystérieuse à la lisière sud du bois.
Passant par une « porte » formée par deux amas rocheux, nous débouchons sur une prairie d'estive parsemée de buissons de houx, et suivant le balisage jaune, nous parvenons après quelques centaines de mètres à la Cabane de l'Aoulhet située à 1165 m.
C'est une belle cabane d'aspect récent, car restaurée en 2017 équipée d'une vaste salle avec poêle à bois au rez-de-chaussée et d'une mezzanine comptant six couchages. La partie Ouest du bâtiment est réservée à l'activité pastorale.
Il est midi et demi quand tout le groupe s'y reforme. Le maigre soleil du matin a disparu sous une épaisse couverture nuageuse. On devine la bruine sur les Soums d'Aserole et du Montné voisins et il est sagement décidé de renoncer à poursuivre la montée vers les sommets prévus. Nous gagnons l'orée de la forêt adjacente où nous procédons à l'activité incontournable de la journée, le repas, à l'abri relatif de magnifiques hêtres.
Poussés par la bruine qui commence à nous mouiller, nous entamons la descente vers 13h15 par un sentier un peu plus à l'Est de celui de la montée. Nous retrouvons la majestueuse hêtraie parsemée d'amas rocheux couverts de mousse donnant un aspect fantomatique aux lieux. Suivant un sentier toujours balisé de jaune nous croisons ça et là les vestiges d'anciens fours métalliques, témoins rongés par la rouille d'une activité importante passée de fabrication de charbon de bois.
Un peu plus loin, nous retrouvons le chemin emprunté à l'aller et ses dalles de pierres humides polies par le passage séculaire des troupeaux et de l'activité forestière. Malgré mille précautions, nous n'évitons pas quelques glissades heureusement sans blessure si ce n'est d'amour-propre, et nous rejoignons le monastère et le stationnement vers 15h15.
Nous parachevons cette belle sortie dans un café lourdais pour l'indispensable pot de l'amitié bien pourvu de confiseries et de pâtisseries maison.
Merci Thierry pour cette belle randonnée en forêt qui, sur la carte, nous a fait parcourir un peu plus de 7 km pour un dénivelé cumulé de 800 m.
JP